Giacometti, Tériade et Paris exposés au musée Matisse
Avec ses accrochages « Regard sur », le musée départemental Matisse rend hommage aux artistes de sa collection et à leur travail en collaboration avec l’éditeur d’art Tériade. Après les arts du cirque, c’est au tour de Giacometti d’être mis à l’honneur.
Véritable voyage en images à travers son intimité, carnet personnel où figurent scènes du quotidien, amitiés et amours, le livre « Paris sans fin » rend hommage à la ville de cœur d’Alberto Giacometti.
Une quarantaine de planches illustrées de ce livre culte sont exposées au premier étage du musée Matisse. Elles sont complétées pour l’occasion par une dizaine de fabuleuses photographies de Cartier-Bresson et de Brassaï.
« Paris sans fin » : une histoire d’amitié
Pour illustrer ce livre d’art, édité par son ami Tériade, l’artiste livrera 177 lithographies, dont 122 créées entre 1959 et 1961, à partir de 400 dessins.
Devenu mythique, ce livre se compose d’illustrations inspirées par les photographies de Cartier-Bresson, Brassaï, Kroll, Kertész ou Kollar. Les longs-métrages de Godard et de Truffaut figurent également parmi les inspirations de Giacometti.
"Le Paris des Parisiens" en images et en mots
À la manière d’une séquence de film, il évoque ses errances, ses déambulations dans la ville lumière. Il nous plonge aussi dans son intimité en représentant son atelier de la rue Hyppolyte-Maindron, son « paysage intérieur » peuplé d’œuvres, d’objets et de corps : celui d’Annette, sa compagne, posant nue sur un fauteuil.
C’est également l’artiste qui s’est attelé à la rédaction des textes de cet ouvrage. Sur les 15 pages demandées par son ami éditeur, 10 sont publiées à partir de ses notes. Il évoque leur profonde amitié et les sources de son processus créatif. « Paris sans fin » révèle enfin la hantise de Giacometti pour la mort, omniprésente dans son esprit depuis son opération en 1963 et la perte de sa mère l’année suivante.
Le livre paraitra inachevé en 1969, à titre posthume, trois ans après la disparition de l’artiste.